Le Compromis d'Atlanta est une déclaration classique sur les relations raciales énoncée par Booker T. Washington[1], l'un des porte-paroles et leaders afro-américains, le 18 septembre 1895[2], pendant l'ère de la Ségrégation raciale aux États-Unis et trente ans après l'adoption du Treizième amendement de la Constitution des États-Unis.
Ce compromis est un accord informel conclu entre des dirigeants afro-américains menés par Booker T. Washington et des dirigeants blancs du Sud. Cet accord stipule que les Noirs du Sud toléreraient les mesures ségrégationnistes, notamment les Lois Jim Crow, et ne contesteraient pas les discriminations en échange de quoi, les Blancs leur assureraient l'accès à une éducation de base gratuite, limitée à la formation professionnelle ou industrielle, et prendraient la responsabilité d'améliorer leurs conditions de vie sociale et économique[1]. Ainsi, les Noirs ne se concentreraient plus sur la lutte pour l'égalité, l'intégration ou la justice, et les Blancs financeraient des œuvres caritatives éducatives noires comme celle de l'Université Tuskegee[3] en Alabama présidée par Booker T. Washington. Cependant cet accord n'a jamais été écrit[4],[5].
Selon Booker T. Washington, c'est par l'enseignement professionnel que les afro-américains auraient accès à une sécurité économique et pourraient ainsi obtenir des droits constitutionnels égaux à ceux des Blancs[1]. D'après lui, il faut privilégier l'avancement économique et moral plutôt que les changements de politiques légaux[6], il serait préférable pour les afro-américains de renoncer à certains droits civiques, comme le droit de vote, en échange de garanties économiques[7] dans la lutte pour les droits constitutionnels[2].
Booker T. Washington illustre le compromis d'Atlanta et affiche ses positions par la « comparaison de la main » : « Dans tout ce qui est purement social, nous pouvons être aussi séparés que les doigts, mais unis comme la main dans tout ce qui est essentiel au progrès mutuel »[1],[2].